L’intime est poétique — Atelier LIBER

Gayané Adourian
2 min readFeb 13, 2024

Un texte écrit en atelier LIBER. On y parlait d’intime, de poésie, de politique. Écrit en 25 minutes, et sans retouche. Pour cette fois j’ai pris la consigne de commencer par la phrase “Si j’écris des poèmes, c’est pour toi” et puis j’ai mélanger toutes les autres :-)

Si j’écris des poèmes, c’est pour toi, parfois. Qui je ne sais pas tant. La mère, la femme, l’amoureuse. Lui, l’enfant, le vagabond. Je ne sais pas qui lira. Je jette les mots sur le papier, au fil de mes pensées. Parfois vagabondes, parfois toute au monde. Parfois démêlée parfois, enchevêtrée. Je te dis, tiens c’est là. Tu peux le lire, le chérir et pourquoi pas, le garder au creux de toi.

Si j’écris, c’est aussi pour me sauver du froid. Celui qui m’enveloppe chaque nuit, depuis que tu n’es plus là. Celui qui n’attend rien d’autre de moi, que je me couche pour me saisir et me faire mourir à chaque fois. Alors j’écris, je couche de l’intime, sans chercher de rime. Sans même une contrainte si ce n’est une consigne. J’écris pour dire, pour me sauver, pour exister. J’écris pour me souvenir et te raconter.

L’intime est politique, l’intime est poétique. L’intime est. Mais s’il n’est pas dit existe-t-il ? Que se passe-t-il chez toi quand de la porte est passé le pas. Que se passe-t-il que l’on ne dise pas ? Quand as-tu écris la dernière fois ? Pour toi ? Ce que tu faisais ou ne faisais pas, ce que tu ressentais la peine ou la joie. Regarde la poésie est partout. Même chez toi. Même chez moi. Comme à ce moment dont le souvenir est encore si clair. Chez moi, toi, moi. Une scène qui pourrait être de la vie quotidienne mais qui ne l’est pas. Toi. Moi. Une enlaçade. Avec cette douceur dont tu es capable et qui me cueille à chaque fois. Mon coeur a cessé de respirer. Mon corps n’a pas tremblé. Une minute suspendue. Douceur pure, douceur nue.

Et puis l’autre jour au coeur de la danse, un moment ailleurs. Je dansais tu sais. Une partie de moi s’est envolée. Je me suis vue, tournoyer. Juste à la place qu’il me semblait être la mienne. Trois minutes de connexion, trois minutes de frissons. L’oubli de tout et de rien. Sentir le coeur battre dans les mains. Juste suivre, se laisser guider, deviner mais laisser aller, et danser. À moi aussi cela peut arriver. J’étais là, ailleurs et au dessus de moi. Mais tellement là. Avec le coeur. Et quelle douceur. Merci pour ça.

Si j’écris des poèmes, je crois que c’est pour moi. Et toi. Pour nous. Pour toutes. La poésie, c’est la douceur et le coeur. En entier, avec tout ce qu’il contient. C’est n’est pas beau, c’est là. Et tout le monde y a droit. Au présent, au passé et même au futur. Essaye, tu verras. Tu l’as déjà.

--

--

Gayané Adourian

Maman solo écolo en reconstruction. Ecriture. Fleuriste. Doula.