Les cases et la nôtre
Un texte écrit en 15 minutes d’écriture collective le 3 avril 2022. Pour poser des mots sur des cases qui me questionnent parfois.
Fais chier les cases. J’ai pas envie d’être “ton ex”. Vraiment pas envie. Et puis ex de quoi d’ailleurs ? Ça veut dire quoi “on n’est plus ensemble” quand on se parle sans arrêt, quand on se confie sur des sujets intimes, quand on passe du temps ensemble. Ben oui, les heures devant le téléphone, les heures au téléphone. C’est du temps. Ça compte alors. Et puis les attentions. Prendre soin. C’est ça aussi. Alors pourquoi se mettre dans une fichue case ? Ça sert à quoi ? Délimiter ? Mais pourquoi faire ?
Moi je les fais exploser les cases. Et quoi que tu dises, de ton besoin de sécurité, d’une vie “normale”, tu es toujours près de moi. Faut croire que y a quand même quelque chose parce ce que je n’ai pas envie de te croire insensé. La norme, les schémas, ceux dans lesquels on se réfugie pour se construire une identité, pour se conformer aussi, pour être dans les semblables, assouvir un besoin de ne pas dépasser ou de reconnaissance. Mais parfois, il y a autre chose et tout explose. Tout explose et on ne sait plus.
Comment on avance dans les sables mouvants ? Comment on avance sans repères quand on en a tant besoin. C’est le poids des cases. Celui qu’on a tellement intégré que lorsqu’elle deviennent trop lourdes, elles se vident de sens. Et si une case était mouvante ? J’aimerais bien que tu m’enlève de la case ex. Je ne suis pas ton ex puisqu’on continue de construire ensemble. Différemment, autrement. Mais le chemin est encore assez large pour nous deux visiblement. Tant pis si personne ne comprend, qu’est-ce que ça peut faire ? Tant pis pour les cases, on a le droit de construire la notre, plutôt comme une cabane dans un arbre, et de s’y sentir bien.