Atelier LIBER — Un peu de poésie. La maison / le refuge

Gayané Adourian
2 min readJun 13, 2023

13 juin 2023

De retour en atelier LIBER après un moment où l’énergie d’écrire a manqué. Un peu de poésie pour reprendre donc, sur la maison et le refuge. Un texte en prose où j’ai essayé de jouer un peu sur les sonorité. Je le livre brut, encore. J’ai pris la consigne de commencer par “ Est-ce que parfois j’aimerais être en Ailleurs ?”. Un texte écrit en 25 minutes.

Où est ma maison ?

Est-ce que parfois j’aimerais être en Ailleurs ? Oh que oui me répond mon for intérieur. Tout quitter pour le rejoindre, lui là-bas. Celui qui me fait rêver, fantasmer, frémir parfois, gémir aussi. Celui qui n’a pas d’autre nom que l’Ailleurs avec un grand A. Comme si rien que dans son écrit ou dans sa poésie, il contenant tout l’amour, l’aventure, l’apaisement et l’accomplissement que je cherche à travers les mots.

Comme Ariane, je crois que je tiens cette pelote et je tire le fil avec l’espoir qu’un jour il me mène à jusqu’à lui. Cet Ailleurs dont je n’ai pas le nom. D’ailleurs est-ce un lieu, une personne, un battement de cil ou de coeur. Sans doute un peu de tout cela à la fois. Comment le reconnaître ? Est-ce que le fil sera assez long ? Patiemment je me fie au Nord, je le déroule et le cous. Je retiens les endroits par lesquels je passe, dans les méandres de la vie et le dédale de mon corps. Celui qui a tant changé à l’intérieur. Celui qui a abrité la vie. Par deux fois. Et qui s’est retrouvé l’Ailleurs d’un autre. Tout petit qui grandit.

Mon Ailleurs, je le cherche dans le présent comme on plonge dans son passé, sur les traces de ses origines. Il a surgi sans prévenir, lorsque j’y ai posé un pied il y a quelques années, après l’avoir rêvé. Là, sans jamais y avoir été, je me suis sentie chez moi. J’ai su. Refuge. Le mot s’est imposé à moi. Et pourtant ce n’était pas ma maison, juste une partie de l’Ailleurs qui est ancré en moi, gravée dans mon prénom. Je l’ai remercié d’être là, dans chaque cellules de mon corps et de ma pensée, et j’ai cherché d’autres morceaux.

S’il était une personne, l’Ailleurs, nul doute que ses bras seraient juste à ma taille. Celle qui rassure et laisse assez d’espace pour être. Etre en entier. Être au présent, au passé et au futur. Être seule ensemble. Lui, moi et nos constellations. Je le cherche ou le construit, je n’en sais rien, je vis et j’habite. Présente. Déroulante. Le fil. Toujours lui.

Avec lui, je sème aussi mes cailloux blancs pour ne pas repasser par les mêmes erreurs et pouvoir dire un jour au monde, enfin. Regardez ! J’ai trouvé l’Ailleurs et c’est devenu ma maison.

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Gayané Adourian

Maman solo écolo en reconstruction. Ecriture. Fleuriste. Doula.